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Gaza, Depuis 1948 l’ethnocide Deir Yassine tourne en boucle

Deir Yassine à trois heures du matin, le 9 avril 1948.

Précédés par un véhicule blindé, des hommes armés pénètrent dans le village de Deir Yassine. Ils ouvrent le feu sur les villageois sans aucune distinction. Ils assassinent 254 palestiniens, des enfants, des femmes, des personnes âgées et des hommes[1]. Pour l’exemple et pour message « partez d’ici, ce n’est plus chez vous », ils dynamitent des maisons.

Les hommes armés en question sont les membres des milices sionistes de l’Irgoun et du Gang Stern. C’est Mencham Begin, futur premier ministre israélien qui dirige l’Irgoun.

 

 

« C’est le LEHI qui a proposé de liquider les résidents du village après sa conquête. Il fallait briser le moral des Arabes, et relever celui des juifs »

Yeouda Lapidot, commandant adjoint de l’Irgoun à Jérusalem

« Près de vingt-cinq hommes qui avaient été sortis de chez eux furent chargés dans un camion et exposés, à la romaine, à travers les quartiers de Mahahneh Yehuda et Zakron Josef. Après quoi ils furent emmenés dans une carrière de pierre et abattus de sang-froid. »

Le colonel Meir Pa’il, combattant du Palmach

En 1944, à Oradour sur Glane les nazis assassinent pour se venger dans leur fuite.

En 1948, à Deir Yassine les sionistes assassinent pour « nettoyer » et s’emparer d’un territoire.

 

L’enjeu de Deir Yassine

 L’enjeu est double.

  1. Par la terreur et la propagande, il s’agit de faire fuir les Palestiniens de leurs villages. Les miliciens sionistes jettent des tracts menaçants partout en Palestine. Les nouvelles du massacre se répandent comme une traînée de poudre. L’exil s’enclenche.

  1. L’emplacement de Deir Yassine est stratégique. Il est en hauteur.

A plus de 600m d’altitude, il surplombe le couloir entre Tel-Aviv et Jérusalem. De surcroît, ce village est prévu par les Nations-Unies pour faire partie du futur Etat Palestinien.

Depuis 1948, l’histoire se répète…notamment …

En 1967, aux dépens de la Syrie, Israël annexe les hauteurs du Golan.

De 2009-2024, sept cent mille colons sionistes s’emparent et s’installent illégalement sur… les hauteurs de la Cisjordanie.

 

Qu’est devenu Deir Yassine ?

  1. Après avoir rasé le cimetière, les sionistes rayent le village de la carte.

  2. L’ex-centre du village change de nom, il s’appelle désormais Givat Shaul Bet.

  3. Cinq mois après le massacre, en septembre 1948, des immigrants juifs d’Europe de l’Est s’y installent.

 

Le processus Deir Yassine

Malgré l’indignation mondiale[2], ce processus se répète pour des dizaines de villages palestiniens. Du 15 mars au 15 mai 1948 une vaste opération de nettoyage ethnique se déroule. Le chercheur palestinien Salman Abou-Setta rapporte 33 massacres majeurs qui font chacun plus de 50 victimes. Selon le Centre palestinien de l’information, les crimes commis par les Israéliens connurent plusieurs formes : des massacres collectifs, des voitures piégées qui explosent au milieu des gens et des marchés, des bâtiments dynamités, des bombes jetées sur des piétons.

Contrairement à la propagande sioniste, les réfugiés palestiniens qui ont pris le chemin de l’exil ne sont pas partis volontairement. Selon des estimations, tous ces massacres ont mené à l’expulsion forcée d’environ 800000 Palestiniens, sur une population de 1,9 million, de leur patrie.

« Les Arabes doivent partir, mais nous avons besoin d’un moment favorable pour que cela arrive, par exemple une guerre »,

David Ben Gourion 1937, le futur fondateur de l’Etat d’Israël

 

Deir Yassine, en boucle au cœur de la bulle sioniste

Le projet de Foyer National juif implanté par force en Palestine avait pour ambition de protéger les juifs dans une sorte de bulle de paix invulnérable. Force est de constater l’échec total de cette ambition. Soixante-seize ans plus tard, le sang de Deir Yassine est omniprésent dans la bulle sioniste.

Chaque année ladite bulle porte son lot de sirènes d’alarme, de violences, d’expulsions, de terrorisme, de meurtres, d’oliviers déracinés, de maisons détruites, de voitures béliers, d’attaques au couteau, de guerres, de bus explosés, de déplacements de population, de condamnations pour non-respect du droit international, etc. Sale ambiance dans la bulle.

Depuis octobre 2023 jusqu’à ce jour, à Gaza c’est l’équivalent d’un massacre Deir Yassine par jour. Les jeunes juifs « sionisés » n’arrivent pas à briser le cercle vicieux. Ils en arrivent même à bombarder les containers d’aide humanitaire tombés début mars 2024 au bord des plages de Gaza.

A Deir Yassine, le massacre était de type ethnocide.

A Gaza, la Cour Internationale de Justice reconnaît un risque de génocide. 

 

Comment stopper la boucle Deir Yassine ?

La faillite du projet sioniste, le Foyer National Juif, ouvre la voie à un autre horizon, une autre ambition.

Autant le construire avec ceux d’en face !

La quatrième partie du livre à paraître fin mars 2024 présente une démarche pour briser le cercle vicieux. Elle donne la possibilité de dépasser les griefs, les haines, les perceptions biaisées et les peurs.

Le rejet de l’autre n’est plus de mise. Pour ce faire, les outils présentés sont aussi utiles pour la ©DESIONISATION des pensées et des attitudes. Elle est plus que souhaitable pour se libérer de la victimisation, de l’auto-défense contre-productive et autodestructrice.

La feuille de route vers le nouvel horizon se dessine !

[1] Rapport du représentant de la Croix-Rouge, Jacques de Reynier

[2] Le 2 décembre 1948, 29 personnalités juives américaines dont Hannah Arendt et Albert Einstein cosigneront une lettre29 dénonçant « l’apparition d’un parti politique étroitement apparenté dans son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et son appel social aux partis nazis et fascistes ».

4 Comments

  • Rafik Tagher dit :

    J’entends plusieurs fois des journalistes poser la même question aux intervenants:
    “Considérez vous le massacre du 7 octobre comme un pogrom?”
    Les intervenants parfois médusés ne savent pas quoi répondre
    Il serait nécessaire que tous ces intervenants apprennent l’histoire de la création de l’Etat d’Israël avant de se faire griller par ces journalistes
    Personnellement ma réponse serait: “Avant de vous répondre je vous demande si vous considérez le massacre de Deir Yacine comme un pogrom?”

    • A.P. boulad dit :

      Et d’ajouter avec compréhension : “C’est bien tenté. Malheureusement, le massacre du 7 octobre n’effacera ni un siècle d’ethnocide à l’encontre des Palestiniens, ni son actuelle éradication.”

    • A.P. boulad dit :

      Voir ma prochaine chronique à propos de la “faillite médiatique”.
      Trois styles danalyse : cartésien français, moqueur égyptien, alarmiste américain.

    • A.P. boulad dit :

      Deir Yassine, Kaf Qassem, aussi Lydda et Ramelh, ref ma chronique sur “Moshe Dayan”.
      Extraits : “En juillet 1948, dans le but de conquérir les villes de Lydda et Ramleh, les Israéliens lancent l’opération « Dani ». Moshe Dayan dirige le 89e Bataillon. Il part à l’assaut de de Lydda avec un véhicule blindé géant monté avec un canon, et des jeeps équipées de mitrailleuses. Il traverse la ville en mitraillant tout ce qui bouge.”
      Surtout, posez la question : “QUE PENSEZ-VOUS DU COMMANDEMENT N°40 dicté par Ben Gourion le 25 novembre 1948?” Evidemment, ils ne savent pas qu’il s’agit d’un ordre détaillé de nettoyage ethnique et jamais abrogé. voir ma chronique “Gaza, quel type de bande a créé la bande de Gaza?”

      Dire que le 7 octobre est une attaque violente, un massacre, un acte terroriste à condammner et enchainer sur les éléments ci-dessus … “Patientez, après la liste, j’aurai une question pour vous…”

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