
Cette chronique est dédiée à l’eau et aux terres arables.
Elle fait suite à la précédente à propos de la géographie, de la géologie, de la géomorphologie régionale et des ressources minérales disponibles.
L’Eau
STOP à l’épuisement des ressources hydriques !
Pendant des décennies, l’exploitation abusive du Lac de Tibériade et le détournement des eaux du Jourdain par Israël ont épuisé les ressources hydriques.
Comme pour le gaz libanais et palestinien, Israël s’accapare les eaux souterraines qui se trouvent en Cisjordanie… occupée. La force occupante délivre au compte-gouttes les permis de forage aux Palestiniens, et détruit les puits creusés illégalement.
À Gaza, prison à ciel ouvert transformée en champ de ruines, 96% de l’eau est impropre à la consommation. Ses habitants survivent avec les ressources de l’aquifère côtier, et le bon vouloir des israéliens.
Michael Lynk [1], le rapporteur spécial auprès de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les Territoires palestiniens, dénoncent les exactions israéliennes : « La destruction des conduites d’eau par la sécurité civile israélienne, en violation du droit international … Avec ces destructions dans les collines du sud d’Hébron, les villageois sont obligés d’acheter de l’eau coûteuse en camion-citerne pour leurs maisons et leurs animaux »,
En effet, en Cisjordanie les Palestiniens se fournissent auprès de Mekorot. Cette compagnie des eaux, israélienne, leur vend quatre fois plus cher qu’aux colons illégalement installés sur les territoires Palestiniens.
Comment éviter la catastrophe régionale?
En 1930, le flux annuel du Jourdain était de 1,3 milliard de m³. Il a chuté. Son assèchement est une catastrophe régionale.
Le Jourdain sépare la Cisjordanie de la Jordanie très pauvre en eau. Or, Israël s’est imposé sur la rive ouest de cette rivière. De ce fait Israël négocie avec les Jordaniens. Les pourparlers prévoyaient un accord sur l’eau et sur l’achat du gaz israélien. Avec la liquidation des Palestiniens à Gaza et les exactions des colons israéliens en Cisjordanie, les négociations sont à l’arrêt.
Les technologies de désalinisation de l’eau de mer, et celles pour le recyclage des eaux usées pourraient changer la donne. Le renflouement du Lac de Tibériade devient possible, comme le partage équitable des ressources avec l’arrêt de la guerre souterraine de l’eau.
Comment rendre possible ce nouvel horizon commun, d’égalité et de justice ?[2]
Les Terres arables
Avec une peau douce et presque sans pépins, la variété « Orange de Jaffa » avait été développée dès le XIXème siècle par des agriculteurs arabes. Les historiens spécialisés en économie[3] précisent que l’essor des machines à vapeur au milieu de ce même siècle, a facilité le transport tant vers l’Egypte que vers l’Europe.
En 1939, sur 30 000 hectares, la production à l’export était de 15 millions de caisses.
En dépassant le coton, l’orange de Jaffa était devenue un symbole national[4]. Il était question d’en faire le drapeau palestinien. En vue de l’indépendance, en 1920, la presse palestinienne avait mené un sondage à propos des couleurs du drapeau. L’opinion était forte pour l’adoption des coloris de l’agrume, orange et vert. En 1948, le choix se fait pour des couleurs panarabes.
Plus tard, la colonisation israélienne évacue les métayers arabes. Un mythe est né, celui de la Palestine aride devenue verdoyante avec les israéliens.
Après l’oranger, l’olivier est le second symbole palestinien
Production agricole en 1944-45.
Value of agricultural production from main groups of crops in the season 1944-1945, distinguishing between Arab and Jewish cultivation45/[5]
Jewish |
Arab |
Total |
|
(Palestine pounds) |
|||
Grains |
497,048 |
4,403,409 |
4,900,457 |
Vegetables |
1,745,870 |
5,113,553 |
6,859,423 |
Fodder |
951,178 |
156,847 |
1,108,025 |
Fruits (excluding citrus) |
1,379,620 |
3,139,374 |
4,518,994 |
Olives |
53,235 |
3,320,320 |
3,373,555 |
Melons |
83,975 |
969,630 |
1,053,605 |
TOTALS |
4,710,926 |
17,103,133 |
21,814,059 |
Extraits de rapport de la CNUCED
« …Historiquement agricole, la Palestine pâtit grandement du grignotage chronique des terres cultivables par l’occupant. Les expulsions de terres pour des motifs prétendument sécuritaires ont eu un effet dévastateur pour les cultivateurs palestiniens. À Gaza, la zone tampon mise en place conjointement au blocus les prive de 35% de leurs champs, tandis que la construction du Mur en Cisjordanie a eu pour conséquence d’isoler plus de 150 communautés de leurs propriétés terriennes. Entre 1980 et 2010, la surface des cultures a été réduite de 57% (CNUCED, 2015).
Le modèle de la colonisation de l’Irlande du Nord (Ulster) par les anglais bat son plein. En Cisjordanie, la confiscation des terres se poursuit avec la colonisation intensive. En 2017, près de 1000 hectares ont été confisqués en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
L’ONG pacifiste israélienne La Paix Maintenant précise que les terres palestiniennes privées représentent 40% des terres utilisées par les colonies.
Un texte adopté en 2017, permet la légalisation à posteriori des colonies établies sur des terres privées palestiniennes.
Le vol continue d’être légal, y compris l’arrachage des oliviers centenaires, crime économique et culturel.
De surcroît, Israël malgré sa politique expansionniste, de colonisation, de séparatisme imposé aux Palestiniens, et malgré son opacité sur son armement nucléaire non soumis au débat citoyen, bénéficie de l’étiquette de « Pays démocratique ». Ce statut lui permet d’obtenir des aides de l’UE, un accès privilégié à l’OCDE et ses facilités. L’ensemble de ces aides servent à gérer notamment la production agricole, y compris celle des territoires palestiniens occupés par Tsahal. De ces faits, l’Europe finance l’occupation israélienne en Palestine !
Très Interessant. Et pertinent.
Mais pas un mot à propos du 7 octobre 2023?
Pourquoi ?
Il paraît important de garder la ligne choisie ,
Et chercher des idées d ’espoir concret pour
Les deux peuples palestinien et israélien., afin
Qu ils vivent ensemble dans la paix en regardant plutôt
Vers l avenir!?
La ligne choisie reste la même : une ambition, un avenir, un horizon bénéfique aux deux peuples.
Le 7 octobre, il y a eu une attaque et prise d’otages de militaires israéiens.
Il y a aussi eu des monstruosités commises à l’encontre de civils israéliens, des enfants, des femmes, des personnes agées…
Concernant les ressources naturelles, l’attaque du 7 octoobre, a donné l’occasion à Israël de se saisr notamment des gisements de gaz au large de Gaza et d’une zone pour y construire un port en eau profonde. Cette zone est au niveau de l’ex camp de réfugiés de Jabaliya désormais rasé, sur la zone dite “El Chati” (la plage).