Le 16 Janvier dernier, les dirigeants du CFCM présentent au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, une “charte des principes” de l’islam de France. Au cours de la réunion tenue à Beauvau, les responsables des trois principaux courants de l’organisation étaient présents. Cette charte avait en effet été à l’origine d’une crise entre les trois principaux courants de l’organisation islamique.
Le CFCM est le Conseil français du culte musulman. C’est une association française régie par la loi de 1901, placé sous l’égide du ministère de l’Intérieur. Elle a pour vocation à représenter les musulmans de France auprès des instances étatiques pour les questions relatives à la pratique religieuse.
Loin d’être représentatif des musulmans en France, le CFCM aura eu pour mérite de produire une charte qui, en résumé, reconnait les mêmes droits entre hommes et femmes et déclare la compatibilité de l’islam avec la République.
Que peut-on en espérer ?
Compte tenu du corpus des textes islamiques et d’une lecture sunnite, majoritaire en islam, la charte du CFCM est à minima ambitieuse.
Elle pourrait même être taxée d’apostasie par les activistes fondamentalistes.
D’autres fondamentalistes la justifient déjà par une banale pratique islamique, celle de la Taqiyya. Il s’agit du droit à la dissimulation notamment dans un contexte de conquête.
« Double langage du CFCM, élevé au rang de discipline olympique », c’est ce que chacun pourrait relever dans l’interview de Céline Pina par Paul Sugy paru sur le Figaro du 15 Janvier dernier.
In fine, la charte du CFCM bénéficie d’un large spectre de qualificatifs : ambitieuse, apostasie, dissimulation, discipline olympique …
Peu importe !
En entreprise, ce n’est ni le CFCM, ni même l’Etat qui dirige, c’est le chef d’entreprise.
Ce dernier le fait dans le cadre légal du code du travail français. Les textes législatifs et règlementaires du code prévoient notamment la protection du fonctionnement du collectif contre toute atteinte religieuse ou idéologique.
Avec ou sans Taqiyya, sous la pression de l’Etat, le CFCM fait son travail. Il gère ses crises internes. Sans élection et sans quitus, il tente une impossible représentation unifiée.
L’Etat fait aussi son travail. Pour lui, l’éducation prime ! En conséquence et à juste titre, il a mis en première priorité le combat contre le séparatisme à l’école.
Plus que jamais, aux chefs d’entreprise, de faire leur travail au sein de leurs organisations :
1. briser le tabou qui les tétanise,
2. reconnaître qu’il est trop tard pour arrêter l’entrisme islamique dans les équipes,
3. relever le défi de la reconstruction sur des nouvelles bases discernées ou le projet et son collectif priment,
4. évacuer les activistes islamiques porteurs d’un projet exogène à celui de l’entreprise, sur désaccord stratégique.
Ce nouveau défi nécessite une nouvelle légitimité des dirigeants et des managers. Pour la renforcer, des solutions et de outils existent. Des attitudes justes et respectueuses sont aussi préconisées.
Voir sur le site Diversité & Performance.
S’il est trop tard pour arrêter l’entrisme, il est encore temps pour reconstruire.
Pour ce faire, le livre à paraître en février est prévu pour être un guide opérationnel.
En tant qu’entrepreneur et dirigeant de sociétés je suis toujours un peu anxieux quand l’Etat s’immisce dans la vie de ‘mon’ entreprise ! Oui je sais c’est un peu possessif come terme, mais c’est une relation bien particulière qu’à un entrepreneur avec son projet d’entreprise.
Alors sur un sujet aussi complexe et sensible là je suis franchement inquiet. D’ici à ce qu’ils légifèrent pour imposer des normes de traitement du “fait religieux” en entreprise.
Je revendique mon autonomie mais aussi ma responsabilité d’entrepreneur comme le dit justement Mr Paul Boulad, à tout mettre en oeuvre pour préserver l’intérêt social de ma société et son caractère laïque dans une République laïque. Avec la crise sanitaire et économique si tout les collaborateurs de ce projet ne tirent pas dans le même sens autant jeter l’éponge tout de suite.
Pas de souci, à juste titre la priorité de l’Etat est désormais l’éducation, les enfants, les jeunes, l’école. Dans le cadre des lois déjà en place, il laisse les chefs d’entreprises assumer leurs prérogatives et leurs rôles vis à vis des clients, des salariés et des actionnaires. Pour ceux parmi les chefs d’entreprise, les managers et les DRH qui souhaitent renforcer leurs capacités face à l’entrisme islamique, développer leur légitimité et leur leadership, voir l’offre de service sur https://diversite-performance.com/le-menu-des-services/. Et …. tout commence par briser le tabou de l’entrisme islamique en entreprise.
Taquiyya ou pas, c’est pour moi un pas décisif vers la compatibilité Islam / république donc vers une laïcisation de la pratique qui devient plus individuelle et moins conquérante.
Car au fond une religion n’est qu’un moyen d’accéder au divin de chacun d’entre nous, de nous rendre meilleurs. Le prosélytisme ne peux qu’engendrer des conflits pas le respect essentiel à l’intégration.
Sans cela, on pourra toujours tergiverser, il n’y aura jamais de terrain d’entente possible.
Que le pacifique l’emporte sur la lutte. Et si il y a dissimulation, la victimisation ne tiendra plus.
En effet, la dissimulation et la victimisation font partie de la panoplie des militants islamistes, notamment ceux de l’organisation des Frères Musulmans. Celle-là même que nous avons malheureusement créée en Egypte, dans la ville où je suis né.
Par ailleurs, le pacifisme est, aussi à mon sens, le résultat d’une lutte, un vrai combat. Dans ce combat pour une société pacifiée et créatrice, le terrain d’entente n’est pas, à mon sens, à trouver entre un Etat et une quelconque religion. La religion est de l’ordre de l’intime. En s’y cantonnant, cadrée par la loi, elle permet aux citoyens de développer le bien commun, des projets porteurs, créateurs de richesse et de valeur ajoutée : en entreprise, en sport, dans les associations etc.