Skip to main content
coachingInformations

Gaza, la bombe nucléaire israélienne évitée de justesse !

Israël et la bombe nucléaire[1]

Malgré les tentatives des organisations de sécurité les plus puissantes d’Israël, les informations sont désormais publiques. Le déni israélien, toujours actuel, date du  début de cette histoire en 1950.

Avec une victimisation exacerbée par l’antisémitisme européen millénaire et l’holocauste nazi, Ben Gourion le fondateur d’Israël s’attelle à s’armer avec la bombe nucléaire. En s’appuyant sur la France, il conçoit le programme nucléaire dès 1950, soit dix-huit mois après la création d’Israël, Foyer National Juif. Il s’appuie sur le chimiste David Bergmann, et le politicien Shimon Pérès.

Ce dernier saisit l’occasion du rapprochement franco-israélien lors de la crise de Suez en 1956 pour obtenir l’accès aux secrets nucléaires jalousement gardés par la France. Il brillera par son agilité politique et ses relations ministérielles pour obtenir du CEA un accord sur la construction d’un réacteur nucléaire. Mieux, il obtiendra les technologies françaises d’extraction de plutonium et la livraison d’uranium. Les laboratoires et l’usine nucléaire de Dimona prennent corps.

Ambiguïtés et opacité, démocratie bafouée

Les américains, fortement engagés à la non-prolifération nucléaire, s’inquiètent. Pendant une dizaine d’années, Israël leur présente Dimona comme « une installation pour la recherche métallurgique ».

En 1960, le général de Gaulle, stupéfait par ces transactions en coulisse, arrête l’assistance française. En 1964, les parties trouvent un compromis. La France livre un réacteur nucléaire. La coopération militaire Franco-israélienne se poursuit avec le constructeur Marcel Dassault. Le missile baptisé Jericho voit le jour en 1966.

Le jeu de cache-cache lors des visites américaines des sites de « recherche scientifique pacifique» et la prolifération du double-langage durent. L’absence de coopération entre les services de renseignements américains fait le reste.

Les premiers ministres successifs, Ben Gourion, Levi Eshkol, Golda Meir et Rabin, Shamir, Barak, Netanyahou excellent dans l’ambiguïté et l’opacité. Les débats sont vifs entre israéliens. L’opacité est aussi intra-israélienne.

Cette attitude noircit la façade démocratique présentée par Israël.

Israël ne signe pas le Traité de non-prolifération par Israël.

 

 

Révélation publique du programme nucléaire israélien.

Mordechai Vanunu, est un juif marocain binational Israël et Maroc. A l’âge de 23 ans, il intègre Dimina en 1977 comme technicien. Fils d’une famille juive très religieuse, il devient laïc. En 1982, il rejoint des mouvements de gauche  et manifeste contre l’invasion israélienne au Liban. Averti puis licencié, il se promène de pays en pays pour finir en Australie. Il s’y convertit au christianisme.

En 1986, photos à l’appui, il révèle à un journaliste indépendant l’existence du site nucléaire. Ce dernier vend le coup au Sunday Times. Deux scientifiques, élèves de Robert Oppenheimer, père de la bombe américaine, valide les propos et les photos de M Vanunu. Le Sunday Times l’interview à Londres. Alerté le Mossad concocte un plan pour l’enlever ailleurs qu’à Londres.  Le charme de « Cindy », agent du Mossad, fait son effet.

Pour un séjour de repos romantique, Mordechai Vanunu s’envole avec la belle Cindy vers Rome.

Il finit en bateau vers Israël pour y être emprisonné, poursuivi et condamné à 18 ans pour « trahison de secrets d’état ».

Soutenu par des mouvements pacifistes et anti-nucléaires, Vanunu reçoit des titres honorifiques.

A titre d’exemple, le Nobel alternatif en 1987, « pour son courage et son abnégation en révélant l’étendue du programme d’armement nucléaire d’Israël ». Le 15 Mai 2001, anniversaire de la Nakba (la catastrophe de 1948 vécue par les Palestiniens à l’a création d’Israël), Mordechai Vanunu reçoit le titre de Docteur honoris causa de l’université de Tromsø.

De prison en résidence surveillée, il continue de militer pour la paix et réclame sa liberté de quitter le pays.

Les révélations de Vanunu de 1986 indiquent la détention par Israël d’environ 200 bombes nucléaires. En 1973, cet armement n’a pas empêché l’armée égyptienne présidée alors par Anouar El Sadate, de briser la ligne israélienne Bar Lev, de franchir le Canal de Suez pour récupérer le Sinaï occupé par Israël depuis 1967.

Les statistiques publiées sur FAS (Federation of American Scientists) en 2022 par « Status of World Nuclear Forces : Estimated Global Nuclear Warhead Inventories 2022 », indiquent 90 têtes nucléaires pour Israël, à comparer avec les 290 pour la France.

Vitrification de Gaza ou “Factory of Mass Destruction”

Il est à noter  qu’en octobre 2023 après les massacres perpétrés par  le Hamas depuis Gaza en Israël, deux députés israéliens d’extrême droite demandent à leur gouvernement de vitrifier cette bande de terre palestinienne avec la bombe.

Est-ce que le nuage atomique se serait arrêté à la frontière ?

La vitrification n’a pas lieu. Par contre la « Factory of Mass Destruction » se déroule. Les infrastructures palestiniennes sont réduites en poussière. Le décompte macabre est en cours.

Sur la base de rapports publiques, Josep Borrel le patron de la diplomatie européenne a comparé le niveau de destruction de la bande de Gaza à celui de villes allemandes bombardées par les Alliés en 1945. Il parle d’ « apocalypse humanitaire ».

D’après le journal britannique Financial Times, le 4 décembre, plus de 60% des bâtiments du nord de Gaza avaient été gravement endommagés, selon l’analyse des données radar satellitaires réalisée par Corey Scher, du CUNY Graduate Center, et Jamon Van Den Hoek, de l’Université d’État de l’Oregon. Sur l’ensemble de la bande de Gaza, entre 82.600 et 105.300 bâtiments ont été laissés en ruine.

En comparaison, en l’espace de deux ans, entre 1943 et 1945, les bombardements alliés sur 61 grandes villes allemandes ont rasé environ 50% de leurs zones urbaines, selon Robert Pape, historien militaire américain.

D’autres estimations indiquent que Tsahal a jeté sur Gaza en trois semaines autant de bombes que celles lancées par les Russes sur l’Ukraine en un an.

Selon les chiffres du Hamas, ces bombardements dévastateurs et l’invasion terrestre ont fait plus de 18.000 morts, près de 100.000 blessés, majoritairement des femmes et des jeunes de moins de 18 ans.

Sans risque de pollution nucléaire et retombées radioactives en Israël même, la « Factory of Mass destruction » atteint les résultats destructeurs et meurtriers escomptés.

Quelle suite, bombe nucléaire, Factory of Mass Destruction … ?

Alors, à part une histoire rocambolesque, un déni flagrant de démocratie et un éventuel suicide collectif, l’intérêt de la bombe nucléaire israélienne paraît mince.

Sera-t-elle utilisée en Cisjordanie, la prochaine cible sur la liste?

Certainement pas. Ce territoire affecté aux Palestiniens depuis les accords d’Oslo a déjà été envahi par 500.000 colons israéliens, en une quinzaine d’années. C’est maintenant une poudrière; les violences y sont quotidiennes. Dans une vision du “Grand Israël”, c’est la prise du Territoire et l’éviction des Palestiniens, comme à Gaza, qui sont en jeu.

N’est-il pas temps de briser cette fuite en avant meurtrière et injuste !

 

Pourtant, cette région détient des ressources remarquables et une énergie humaine sans précédent.

Elle a la possibilité de devenir une référence mondiale, sociétale, économique et sécuritaire.

Elle s’affranchirait enfin de la victimisation exacerbée par l’antisémitisme européen millénaire et par l’holocauste nazi.

Adel Paul Boulad,

Consultant international Diversité & Performance,

Auteur du livre « Le tabou de l’entrisme islamique en entreprise. Guide du Manager »

[1] Bernard Norlain, « Israël et la Bombe – L’histoire du nucléaire israélien. Avner Cohen  Éditions Demi-Lune, 2020 ; 624 pages

3 Comments

  • Bernard Hacker dit :

    Interesting!
    Mais ne serait-il pas temps de laisser l histoire à l Histoire?
    J ai vu Hiroshima, mon père a raconté les tremblements du sol que les espadrilles déversaient
    Sur Dortmund, alors qu il libérait les camps de concentration,,
    J ai lu les massacres de Tamerlan rasant 60.000 habitants en une soirée etc etc etc..
    C est infernal infini inimaginable incroyable incomparable inimaginable inédit (on ose!)..
    Bref on passe quand à autre chose?

  • Bonnat dit :

    Quelques vérités bonnes à dire et à entendre.
    Sinon tout se déroule comme prévu devant notre indignation sélective et sous la répression intellectuelle et physique, là pour mettre tous ces bons Français sur le chemin de la pensée orthogonale.
    Une pensée, tout de même, pour les médias officiels qui étalent à la une du haut de leur bien-pensance financée par l’Etat, les images d’une épuration éthnique sur fond de génocide annoncé, voulu et assumé.
    La création de l’Etat d’Israël repose sur une violation historique et unilatérale du processus de négociations visant à une cohabitation équilibrée entre Juifs et Palestiniens voulue par l’ONU.
    Au départ des Britanniques en mai 1948, l’ONU décide de créer les conditions d’un état fédéré binational. La partie juive proclame son indépendance le 14/05/1948 malgré l’absence de frontières définies et en violation des négociations en cours sur un état fédéré. L’ONU reconnaît l’état d’Israël qui se présente alors comme pacifiste et respectueux du droit international, une tromperie, manifestement. Les USA et la France, d’abord, se sont chargés du reste.
    Et comme d’habitude, les peuples ne sont pas considérés, seuls comptent les intérêts géostratégiques de quelque grande puissance et les politiciens qu’elle met en place ou laisse s’installer pour les servir. Aujourd’hui, une politique inhumaine, au nom de prophéties religieuses, se déroule sous nos yeux, qui, loin de circonscrire la manoeuvre à la résolution du problème du terrorisme, l’élargit à l’expulsion d’un peuple de sa terre natale, voire à sa liquidation.
    L’histoire ne nous a donc rien appris?

    • A.P. boulad dit :

      L’histoire nous aura aussi appris la nécessité vitale du discernement, de la vigilance.
      La moindre négligence, le moindre laisser-aller augmente la vulnérabilité de l’humanité vers sa déchéance.
      Après le déni de son existence, la liquidation des Palestiniens est en cours.
      Le déni de l’autre, revient comme un boomerang en déni de soi.
      Dans un autre commentaire, Bernard Hacker propose de “laisser l’histoire à l’Histoire”, de “passer à autre chose”.
      A quel prix ?

Leave a Reply

S'abonner
Soyez toujours informé
des nouveautés