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Gaza, du double nihilisme vers la lumière !

Deux projets nihilistes en miroir

D’après Rony Brauman, ex-Président de Médecins sans frontières France, par un effet miroir, sionisme et islamisme en Palestine sont de facto deux projets nihilistes. (1)

Né à Jérusalem en 1950, soixante-treize ans plus tard, il porte son témoignage : « … en tant que juif je suis mis en danger par Israël… ».

Fils d’un militant sioniste, il intègre les forces de chocs du groupe maoïste de La Gauche Prolétarienne. Il milite pour le Vietnam puis pour la cause palestinienne. En 1970, il plante le drapeau palestinien sur l’ambassade de Jordanie à Paris. Une manière de protester contre la Jordanie lors du massacre des Palestiniens lors du fameux « septembre noir ». Plus tard, il devient militant humaniste puis intègre MSF au Liban. Fort de cette conscience incarnée, il rappelle aux médias biaisés l’existence des Palestiniens, leurs souffrances et leur droits bafoués depuis 1948.

Une déferlante injuste et tragique

Après le carnage du 7 Octobre, la guerre, l’invasion, les échanges otages – prisonniers, les destructions de vies et de villes se poursuivent.

Dans cet enfer, les coups de bonneteau se multiplient.

Le bonneteau, aussi appelé « jeu des trois gobelets » est un jeu d’argent, un jeu de dupes de l’ordre de l’escroquerie.

  1. Gaza Nord. Dans le cadre des bombardements israéliens et leurs douze mille morts palestiniens dont 5000 enfants, il y a des travaux de terrassement à Gaza Nord. En effet, il s’agit d’un futur pôle logistique & transit équipé d’un port marchand. Pour qui ? Pour mémoire, depuis 1948 aucun palestinien n’est revenu chez lui.

  2. Gaza Sud. Repoussés vers Gaza Sud, prison à ciel ouvert, les Palestiniens s’y entassent dans une vie impossible. La perspective de les repousser en Egypte se dessine.

  3. Stock de prisonnier. Pour damer le pion à Hamas, Tsahal cherche à augmenter son « stock de prisonniers ». Les soldats israéliens ramassent par dizaine les Palestiniens errant dans les ruines de Gaza. Ils y sont à la recherche de leurs biens et des cadavres de leurs proches.

  4. Cisjordanie. Parallèlement aux escroqueries susdites, il y a celle, non moins violente, en cours en Cisjordanie. Sur une dizaine d’années, 500 000 colons israéliens ont envahi la Cisjordanie, territoire Palestinien. Les arrachages d’oliviers, les occupations illégales, la colonisation sécurisée par des milliers de check-point, les raids meurtriers des milices israéliennes vont bon train.

  5. Droit international. Israël a été condamné 70 fois pour irrespect du Droit International par ce même ONU qui l’avait créé en 1948. La colonisation en cours en Cisjordanie en est une des récentes illustrations. De ce fait, qui dans le monde va croire ou s’appuyer sur le Droit International ?

  6. Gaz. L’autre injustice concerne le gaz situé Méditerranée orientale. Les Palestiniens n’ont pas accès à leurs propres réserves de gaz, ceux au large de Gaza découverts en 1999. En 2022, elles s’évaluaient à près de six milliards de dollars par an (2). Actuellement indument exploité par Israël, notamment la poche « Mari B », ces réserves ont fait l’objet de nombreuses tractations. Elles impliquaient l’Autorité Palestinienne, Israël, l’UE et les compagnies pétrolières. Parmi les deals, celui de troquer 20 000 permis de travail pour les Palestiniens contre le reversement partiel des taxes prélevées sur le gaz a fonctionné quelques mois. (3).

Deal ou pas, les premiers concernés, ceux de Gaza avaient été « oubliées », y compris par l’Autorité Palestinienne !

Un scenario similaire se déroule entre Israël et le Liban, pour les réserves gazières libanaises.

Il en est de même pour l’eau.

Tant pour un manager avec ses équipes, qu’un premier ministre avec son peuple, est-ce que l’injustice ou l’escroquerie fait partie du registre de leadership de progrès pérenne ?

Depuis 1948, l’injustice s’impose comme sport national israélien. Elle se déroule dans le cadre de la stratégie des faits accomplis, des annexions, de la colonisation en vue du Grand Israël, du Nil à l’Euphrate. Elle se poursuit dans une sorte de fuite en avant, poussant irrésistiblement le pays à sa perte. Depuis plusieurs mois, avant le massacre du 7 Octobre, les manifestations israéliennes massives rejetaient cette politique. Elles rejetaient aussi les manipulations constitutionnelles du 1er ministre destinées à légitimer cette stratégie.

Ce 24/11/2023 depuis Tel Aviv, Elie Barnavi ex-ambassadeur israélien en France parle de dislocation de l’état.

En parallèle, le peuple et la gouvernance palestinienne sont en vrac, désemparés, désespérés.

Un potentiel sans précédent

Que manque-t-il pour transformer cette tragique injustice en une ambition commune et partagée, bénéfique à toutes les parties ?

Les atouts régionaux sont remarquables.

  • Les jeunesses multiculturelles et en voie d’émancipation.

  • Les ressources fossiles, et la pléthore d’énergie solaire et éolienne.

  • L’avance technologique israélienne cumulée aux métiers et à la main d’œuvre palestinienne constitue une force de travail remarquable.

  • Le marché régional adressable est immense. Il est composé de très grandes entreprises locales, internationales et de plusieurs centaines de millions de consommateurs.

  • Les entreprises d’emballage, celles du Bâtiment et Travaux public, et celles de la Chimie et de l’Industrie Manufacturière utilisent les minerais du Neguev et du sud Jourdain. Ces gisements disponibles à ciel ouvert sont la chaux, les calcaires, les sables siliceux, les argiles, le cuivre, le magnésium, la potasse, les phosphates, le brome et bien sûr le sel de la Mer Morte.

  • Le pôle transit & logistique évoqué plus haut.

  • Les armes nucléaires sont déjà sur place.

Des solutions en perspective

Mise à part les solutions nihilistes d’extermination ou de prises d’otages, d’autres idées courent à la Knesset et dans les chancelleries.

  1. Pulvériser Gaza. Deux députés de la Knesset, parlement israélien milite pour un bombardement nucléaire de la bande de Gaza. Cela ne règle pas le cas de la Cisjordanie, ne celui des retombées radio actives sur Israël.

  1. Repousser les Palestiniens vers l’Egypte. Début novembre dernier, le chancelier allemand en personne demande au Président Sissi d’héberger deux millions de Palestiniens dans le Sinaï. Cela viderait Gaza de sa population en faveur d’un nouveau point de logistique israélien, port et aéroport, et des ressources gazières. Ce faisant, l’Egypte serait complice de l’escroquerie en cours depuis 1948. Elle annihilerait tous les droits des Palestiniens, notamment celui du retour sur leurs terres.

La nième expulsion des Palestiniens vers le Liban, la Syrie ou la Jordanie relève de la même ineptie.

  1. Deux-états. Etonnamment, cette idée traîne encore dans les chancelleries. Pourtant, l’inexistence de frontières contiguës et continues entre les territoires palestiniens et israéliens élimine de facto cette idée devenue solution-autruche.

  1. Fédération. L’élimination de la solution susdite ouvre la voie à une solution de type fédérale. En 1947, elle faisait partie des propositions de l’ONU. Sous la pression britannique, force mandataire en Palestine, c’est la solution à deux états qui prime. Le vote de l’ONU en 1948 acte la création d’Israël. L’état palestinien est transformé en camps de réfugiés. La résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU demandant à Israël de regagner ses frontières de 1948 reste stérile, sans effet. Il s’ensuit soixante-dix condamnations pour non-respect du droit international.

Comment cette fédération permettrait la gestion et la gouvernance de deux états ayant des frontières discontinues, non-contiguës, criblées de milliers de check-point ?

Quelles seraient ses prérogatives : sécurité, transport, santé, … ?

 

  1. Et cætera. La créativité, sans limite, se limite au maintien d’une injustice bientôt centenaire, et du cercle vicieux engendré.

 

Mais, là n’est pas le hic.

 

Il y a surtout deux approches antagonistes, la dépendance ou l’émancipation

L’approche prônée par Elie Barnavi, ex-ambassadeur d’Israël en France, consiste à demander aux grandes puissances d’imposer une solution.

Ofer Bronchtein, fondateur du Mouvement pour la Paix, milite pour l’émergence d’une solution conçue par ceux-là mêmes qui vont la mettre en œuvre.

Laquelle de ces deux approches responsabilise les acteurs, laquelle donne du pouvoir aux peuples concernés ?

Vers la lumière ! 

N’est-il pas temps de proposer une alternative à la solution des deux états. Cette dernière probablement utile à titre temporaire, pourrait être suivie d’une étape fédérale. L’absence de frontières continues et contigües réduit l’intérêt de cette solution. De surcroit, cette dernière maintiendrait l’antagonisme. Elle nous ramènerait à 1947.

En regardant devant en pensant aux jeunesses israéliennes et palestiniennes, il y a l’évidence d’une autre solution, ambitieuse et pérenne. Elle leur apporterait un horizon, une vision avec une ambition, des rôles valorisants et des responsabilités pour chacun.

En effet cette région a des atouts exceptionnels. Comme évoqué plus haut, elle est riche de tout (jeunesses-gaz-pétrole, technologie-intelligence-métiers-main d’œuvre-marchés-finance-minerais-espoir-…).

Une nouvelle vision est possible, celle de devenir une référence mondiale : Israël version 2, Israstine, Palesraël, Isralestine, …

Cette référence devrait être mise en œuvre par ceux-là mêmes qui l’auront conçue, israéliens et palestiniens, libérés des camisoles obsolètes, islamistes et sionistes.

Quel interlocuteur, israélien et/ou palestinien, serait à même d’éveiller les consciences vers un objectif concret, à faire créer « ensemble » et non pas à imposer ?

Une parole légitime, aurait le pouvoir d’annoncer la « fin de partie », d’appeler à un « reset ». Cette parole pourrait ouvrir la porte à :

Une ambition régionale, modèle mondial en matières sociétale sécuritaire et économique.

Adel Paul Boulad,

Consultant international Diversité & Performance,

Auteur du livre « Le tabou de l’entrisme islamique en entreprise. Guide du Manager.”

 

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