
Une autre rencontre en TGV
Pendant 10-15 mn, entre la porte des WC et l’entrée du wagon du TGV, nous parlons. Notre échange traite de choses banales, puis le sport, les arts martiaux. J’évoque alors toute mes démarches et mes initiatives concernant la restauration du bâton de combat égyptien. Il s’agit d’abord de son inscription au Patrimoine Universel. J’évoque aussi sa codification sous forme sportive moderne pour en faciliter sa propagation dans les écoles et les clubs. Le sujet l’intéresse, il m’interroge sur la pédagogie utilisée pour le combat au bâton, sur les formes que j’ai créées, sur les tournois tant au Caire qu’à Paris etc. J’évoque alors sa propagation à l’internationale en vue de sa présence comme épreuve aux Jeux Olympiques 2032-2036. L’échange dure.
Soudain, celui aux cheveux blancs me révèle son ancien job : ambassadeur de France au Caire.
L’aubaine !
L’ex-ambassadeur de France en Egypte
Un diplomate, là devant moi …
Je fais basculer l’échange à propos de la Palestine et des chances d’avoir des négociations en vue d’une Paix. Il me parle d’Ofer Bronstein, l’actuel conseiller du Président de la République, aussi ex conseiller d’I Rabin de l’ex 1er ministre israélien assassiné par un membre du parti actuellement au pouvoir en Israël. Pour le remercier, l’Autorité Palestinienne lui avait remis un passeport Palestinien. L’ambassadeur ne tarit pas d’éloges à propos d’Ofer en faisant référence au rapport remis récemment au Président. Pour crédibiliser son rapport, Ofer invité à la TV mentionne avoir sollicité ses amis Palestiniens.
Or, il se fait qu’un de ses amis est Anwar, le préfacier de mon 1er livre sur la Palestine.
Non seulement son ami, n’avait pas été sollicité, mais à la réception d’un exemplaire après remise au Président, il ne lit même pas. Anwar précise :
« Je l’ai jeté à la poubelle »
Et d’ajouter :
« Un gars qui qui raconte partout qu’il parle aux palestiniens alors qu’il ne leur soumet pas son plan, ça ne m’intéresse pas » ; « il tourne en rond » ; « il a changé, ce n’est plus le même qui avait créé le forum de la paix » ; « là même en demandant pardon aux Palestiniens, il continue son soutien indéfectible à Israël »
Dans le prologue de ce livre, j’ai fait référence à ma tentative déçue d’aller sur place avec Ofer pour agir en vue de la Paix. Ofer souhaitait une pensée « out of the box ». À partir du moment où je commençais à avoir une pensée qui était différente de la sienne, ça l’a gêné. En effet, pour moi « out of the box » ne signifie pas soutien indéfectible à Israël.
Au contraire.
Si on ne remet pas en cause un état génocidaire comment pourrions-nous avancer.
Ne faut-il pas déranger les choses pour les ranger autrement !
L’ambassadeur se braque
L’ambassadeur n’aime pas trop mon propos. Le changement de paradigme n’est pas son truc.
Il enchaîne :
« Votre truc là d’un seul État, de transformer les défis existentiels israéliens en atouts, etc. tout ça c’est de l’utopie » ; « c’est bien continuer comme ça je vous comprends »
Il reste mordicus, malgré 77 ans d’échec de négociations et de solutions « d’en haut », dans l’idée d’imposer une solution par le haut.
Je change d’angle pour profiter de l’échange, et l’emmène sur le terrain préféré des diplomates : celui de la géopolitique spéculative.
J’enregistre l’échange pour le transcrire ci-dessous en italique.
Pourvu que le style formel du compte rendu ne vous offusque pas !
« Quel est d’après vous l’avenir pour Israël ? »
« À court terme, la situation la plus probable est une prolongation du statu quo. Israël maintiendra son occupation militarisée de la Cisjordanie et son blocus sur Gaza, tout en étendant les colonies. »
« Dans ce cas, la démographie est défavorable. Israël est face à un choix impossible : rester un État juif au prix de la démocratie, ou préserver sa démocratie en cessant d’être un État à majorité juive. »
« Il y a le scénario d’”apartheid soft” en cantonnant les Palestiniens ici et là. Celui de la solution des deux États, bien qu’idéale, semble de moins en moins réalisable. Elle supposerait la création d’un État palestinien démilitarisé, avec Jérusalem Est pour capitale et des échanges territoriaux. Mais pour y parvenir, il faudrait un leadership israélien audacieux, une refonte de la représentation palestinienne affaiblie par le Hamas et le Fatah, ainsi que des garanties de sécurité solides, peut-être sous l’égide de l’OTAN. Or, les obstacles sont immenses : la présence de 700 000 colons en Cisjordanie et une méfiance mutuelle ancrée après 77 ans de conflit rendent ce scénario presque utopique. »
« Vous tournez en rond, vous n’osez pas remettre en cause Israël »
« Bon, il y a une voie plus prometteuse, bien qu’incertaine, celle de l’intégration régionale d’Israël, sur le modèle des accords d’Abraham. Une normalisation avec l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes, malgré le conflit palestinien, ouvrirait des perspectives de coopération énergétique, d’alliance contre l’Iran et de développement économique via des corridors commerciaux. Que faire des Palestiniens, là je ne vois pas…à moins d’aller vers une paix froide en leur accordant une autonomie sans pleine souveraineté…mais pas avec le gouvernement actuel… »
« Pour ma part, j’évite de spéculer. Néanmoins, Israël se trouve aujourd’hui face à un dilemme insoluble. S’il conserve la Cisjordanie, il devra choisir entre son caractère juif et sa démocratie. S’il s’en retire, il risque de reproduire le scénario catastrophe de Gaza.
« Pour l’instant, il a apparemment choisi de tout annexer Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem Est en judaïsant à fond. Donc, la seule issue viable serait de repenser la sécurité non plus comme un contrôle territorial, mais comme une coexistence négociée. »
Négocier ? Négocier ? Négocier ?
HISTORIQUE DES NÉGOCIATIONS
L’historique des négociations est jalonné de « post-coït » pathétiques en termes de trahison, d’annexions, de falsifications, d’usurpation… en résumé du viol du Droit International, Réf en Chapitre 1, la liste non exhaustive des violations et des condamnations d’Israël.
C’est de cette manière que le port de pêche égyptien Omm Rash Rash et devenu Eilat, que Beersheba initialement destinée aux Palestiniens est devenue ville israélienne, que Yaffa a été annexée comme tout le Golan. Idem pour la rive ouest du Jourdain par violation des accords d’Oslo, pour le port et l’aéroport de Gaza détruits dans la foulée de négociations et d’accords de « paix ».
Pour résumer, je ne trouve quasi aucune trace d’une négociation « réussie » qui ait abouti à des accords respectés.
Parmi les négociations présentées comme « réussies », il y a des surprises, notamment les Accords de Camp David (1978, Égypte et Israël) et les Accords de paix d’Oslo (1993, Israël -Palestinien). Certes, il n’y a pas de guerre entre l’Egypte et Israël. Néanmoins la Paix n’y a qu’un sens théorique, rien de concret. De surcroît, le Peuple Egyptien n’en veut pas.
Quant aux résultats des accords de Paix d’Oslo, arrosés de Prix Nobel de la Paix pour Yitzhak Rabin, Shimon Peres et Yasser Arafat, ils pourraient se résumer en trois points :
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Le sabotage méthodique et réussie de l’Autorité Palestinienne par Israël.
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L’élimination de I Rabin, 1er ministre israélien Prix Nobel de la paix et son remplacement par le chef du parti de son tueur,
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L’occupation militaire totale de la Palestine
La plus étonnante des « réussites » présentées est celle du Traité de Westphalie.
Signé en 1648, ce traité prétendait mettre fin aux guerres inter-européennes et établir les bases de la souveraineté des États. Depuis, des guerres meurtrières y ont pris place, jusqu’à deux guerres mondiales initiées en … Europe !
Après un petit répit, il semblerait que les piles de négociations ne changent rien aux conflits dans les Balkans, actuellement en Europe Central, en Europe de l’Est et la guerre hybride qui avance vers l’ouest.
En regardant ailleurs, nous pouvons relever d’autres échecs retentissants. Le Traité de Versailles (1919), n’a-t-il pas contribué à la montée du nazisme et à la Seconde Guerre mondiale ? Et la Conférence de Munich (1938), n’a-t-elle ratée l’apaisement face à Hitler et facilité l’annexion des Sudètes.
Pour mémoire, les Accords de Paris (1973), n’ont pas empêché la chute de Saïgon et la fin de la guerre du Vietnam.
Idem pour :
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La Conférence de Genève sur la Syrie (2012-2014), effacée par la prise du pouvoir islamiste par la violence et le lâchage d’Assad par les Russes.
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Les fameux Accords de Minsk (2014-2015, Ukraine-Russie) qui n’ont rien empêché, ni l’annexion de la Crimée ni l’invasion russe de 2022.
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Le Processus de paix au Yémen (2018-2023) et les Accords de paix au Soudan du Sud (2013-2018). Est-ce que les guerres civiles y ont cessé ? Non
Est-il utile de rappeler les résultats « nuls » des négociations sur le nucléaire nord-coréen depuis 1994, y compris la rencontre historique Trump – Kim.
Quid des Accords de paix de Lusaka (1999, RDC) ? Apparemment les conflits en République démocratique du Congo sont devenus monnaie courante.
Alors, comment ne pas douter de l’approche dite des négociations.
Comment faire confiance à des processus qui ont prouvé leur inefficience sur la durée ?
De surcroît dans le cas israélo-palestinien, nous avons un État colonisateur établi et une entité colonisée sans pouvoir quelconque (politique, économique, financier, territorial). Certes 150 pays sauf les grands occidentaux reconnaissent la Palestine … une coquille faite de cadavres, de gravats, de lambeaux de territoires morcelés par des check-point meurtriers.
Alors, quand même jouons le jeu de la « négociation ».
Pour une éventuelle approche de négociations israélo-palestiniennes, par où et par quoi commencer ?
Et, quels sont les pré requis pour réussir cette négociation et la rendre viable dans la durée ?
RENCONTRE AVEC TROIS SPÉCIALISTES EN NÉGOCIATIONS AU PROCHE-ORIENT.
Un des participants est membre du Comité Scientifique Consultatif (CSC) de l’association MEDJOR – Francophones pour la transformation du Levant. Les deux autres sont des invités pour l’occasion. C’est en contactant les membres de mon réseau professionnel, amical, sportif et ex collègue d’université, de fil en aiguille j’avais constitué le CSC, avec une ou deux personnes par rubrique. Les compétences réunies couvrent les domaines suivants : Stratégie, Code civil, Droit International, Droit Constitutionnel, Économie & Environnement, Communication & IT, Société et Sociologie, Ressources énergétiques et naturelles, Santé, Handicap, Trauma, Éducation, Sport, Art & Culture, Urbanisme, Bâtiment et TP.
La rencontre a lieu en « visio ». Une fois, l’accueil les présentations faites nous échangeons à propos des différentes manières de stopper les massacres. Nous nous concentrons sur « Comment réussir des négociations dans le cas israélo-palestinien »
« Nous sommes dans un cas difficile de négociation souhaitée entre un État établi et une entité non reconnue. D’après vous, quels sont les prérequis pour maximiser les chances de succès ? »
Le groupe débat et les échanges, enregistrés et retranscrits ici, aboutissent aux cinq pré requis suivants :
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Un équilibre militaire qui pousse à la négociation.
C’est ce qui dit pour le cas Ukraine – Russie. Certes, après bientôt deux ans de carnages à armes inégales à Gaza, les « terroristes » survivent encore. Quel est le critère d’équilibre ?
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Un médiateur fort et impartial.
ONU, Cuba, Vatican, Chine, Norvège … ?
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Une reconnaissance minimale.
Ce qui signifie d’éviter la « blague d’Oslo » où Israël a reconnu l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) sans reconnaître la Palestine : incroyable !
Et, de demander l’abrogation du commandement N°40 dicté par Ben Gourion, fondateur d’Israël, le 20 novembre 1948.
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Des garanties de sécurité et de développement.
Affectation d’une force internationale déployée sur l’ensemble du territoire pour notamment protéger l’Autorité Palestinienne, contrôler les lieux saints, cadrer les mouvements et exactions des colons illégaux israéliens.
Un plan économique ambitieux, et une reconstruction avec un urbanisme inclusif seront la pierre angulaire du succès.
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Un processus inclusif et vérifiable.
Ceci signifie l’intégration des éléments du Hamas et des partis de l’extrême droite israélienne.
Le processus comporte un calendrier précis pour un Référendum, le retrait des troupes et administration israélienne (frontières de 1967), le transfert des autorités administratives, le désarmement (Colons et Hamas), et les élections.
La vérification des accords se fait par des mécanismes de résolution des litiges post-accord avec une commission mixte supervisée par des médiateurs. Les violations sont traitées sans délai, comme l’UEFOR l’a fait en Bosnie.
« Dans votre liste des courses, comment expliquez-vous l’absence du pré requis « vision commune de la réussite de la négociation » … Comment se fait-il ? est-ce négligeable ?
Le groupe demande à se retirer pour remettre les priorités autrement et débriefer le lendemain. Entre temps, j’appelle des amis coachs. J’intègre leurs suggestions avec celles du groupe présent.
La vision commune de la réussite est un élément clé souvent sous-estimé, largement sous-estimé dans les processus de paix. Les études sur les paix réussies montrent pourtant que les accords techniques échouent sans adhésion collective, par exemple l’échec de Camp David en 2000.
L’élaboration d’une vision commune paraît impossible. Pourtant elle est essentielle. Elle évite les malentendus stratégiques, à commencer par le vocabulaire, le sens des mots : l’accord, la Paix, l’engagement, le planning, … ?
La vision commune prend la forme d’un récit partagé qui sera ensuite communiqué aux populations, avec l’explication des compromis comme cela avait été fait dans le cas de l’Irlande.
Pour construire cette vision commune, nous préconisons de procéder d’abord à un diagnostic commun de la situation. Cette phase est souvent omise, pourtant elle permet d’ajuster le vocabulaire et de découvrir l’ « autre ».
Il s’en suit la définition concrète des “réussites”, de cartographier les attentes et les lignes rouges de chaque camp.
Une recherche sur des symboles unificateurs sera utile : éléments du récit, dessin, couleur, chant, ..
« Vos préconisations sont loin des négociations habituelles. Elles ressemblent en partie à ce qui est pratiqué par des médiateurs, des consultants en « teaming-up ». Pourquoi pas. Que faites-vous des antagonismes exacerbés et des haines profondes ? »
Malgré les poitrines bombées et les arrogances de plateau, nous pouvons déjà constater un épuisement des populations, des coûts insupportables, et le vide sidéral d’un avenir quelconque.
L’opportunité politique est en embuscade côté israélien. Face à l’impasse totale, El Sadate avait pris le risque d’aller parler à la Knesset.
Les manifestations populaires mondiales, les pressions extérieures s’amoncellent progressivement sur Israël (sanctions, boycott, les intérêts des alliés). Elles sont accentuées par l’attitude arrogante israélienne, notamment à l’ONU ou vis-à-vis de la France, du Royaume-Uni, dès que le soutien à Israël perd sa part « inconditionnelle ». Les conditions apparaissent.
Pour mémoire les sanctions économiques avaient lourdement pesé sur l’Afrique du Sud. Les US en premier. Pour Israël, l’accord économique avec l’UE est une pièce maîtresse.
J’interviens alors pour signaler que la guerre permanente intéresserait éventuellement les partisans de Massada (suicide collectif). Un de mes amis juifs égyptiens, grand-père de trois petits-enfants me parle de Massada.
L’échange avait chauffé :
Lui :« Nous irons jusqu’au bout nous ferons Massada. »
Moi : « Est-ce que c’est ça que tu promets à tes petits enfants ? ».
Silence.
Moi : « Les violences ont déjà fait fuir plus de 250 000 israéliens. Les 30 000 entrants ne compensent pas. Les missiles balistiques yéménites n’arrangent pas le paysage. Les sirènes d’alarmes à Tel-Aviv font plus de ravages au mental israélien, que les trous sur le tarmac de l’aéroport ben Gourion. Rappelle-toi c’est l’ex aéroport de Lydda. »
Lui :« On n’y peut rien. Il faut en finir avec les terroristes, l’Iran. Les Américains vont s’en occuper »
Le groupe reprend ses conclusions en insistant sur les avantages économiques en termes de reconstruction, d’investissements, d’échanges commerciaux et d’emplois, ET sur les aides internationales notamment celles de l’UE.
L’assemblée souligne que personne ne renonce à ses rêves initiaux (victoire totale, indépendance, expansion, retour). Néanmoins, il résume une ouverture possible vers une formule gagnant-gagnant en prenant l’image de la balance :
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La vision commune émerge quand la paix devient moins risquée que la guerre,
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Les coûts du conflit dépassent ceux du compromis,
Pour faire pencher la balance, il y a les sociétés civiles (manifestations, campagnes, sit-in, interpellations massives…)
“L’absence d’avenir est une motivation profonde et souvent décisive pour changer les choses, non ! Ce n’est pas seulement une histoire de coût de la guerre ou d’épuisement. Elle touche à l’impasse existentielle, au sentiment qu’aucun des deux camps ne peut gagner, mais que la poursuite du conflit mène à une dégradation inéluctable. Qu’en pensez-vous ?”
C’est vrai, l’absence d’avenir peut être désespérante, c’est paradoxalement un catalyseur de paix. On le néglige. Cela relève moins de stratégie que d’une angoisse existentielle. C’est là où cette absence d’avenir transforme la paix d’option politique en impératif vital. Les véritables réconciliations commencent lorsque les ennemis comprennent qu’ils partagent un même choix – coexister ou périr ensemble.
L’histoire montre que les processus de paix les plus durables émergent souvent de ce constat brutal. En Irlande du Nord, unionistes et républicains ont finalement négocié lorsqu’ils ont réalisé qu’aucun camp ne pourrait éliminer l’autre après des décennies de violences stériles. En Afrique du Sud, le régime d’apartheid a compris l’impossibilité de maintenir indéfiniment la domination blanche sans provoquer un effondrement complet.
Pour ça, il y a des signaux. Par exemple, l’érosion des idéologies fondatrices du conflit, la menace concrète sur la démographie ou sur le territoire. Il y a aussi la révolte des jeunes générations refusant de sacrifier leur avenir. En Colombie, ce fut la jeunesse urbaine, épuisée par des décennies de guerre, qui a poussé à l’accord de 2016. En Israël, il y a les refuzniks, ceux qui refusent d’aller tuer à Gaza.
Dans les négociations, cette motivation se manifeste par un changement de langage. Les médiateurs l’utilisent comme levier : “Voulez-vous que votre peuple disparaisse ?”. Les intellectuels et artistes, comme le poète palestinien Mahmoud Darwich, aident à formuler cette réalité insupportable.
Aujourd’hui, dans le conflit israélo-palestinien, on entend des deux côtés, le colonisateur et le colonisé, ce constat désabusé : “Nous ne pouvons continuer ainsi encore cinquante ans”. Ce sentiment d’impasse, bien que douloureux, contient peut-être le germe d’une solution future. Car lorsque la paix devient une question de survie biologique plutôt que de calcul politique, les positions les plus rigides finissent par céder.
BILAN
Ces échanges, ces débats sont pour moi une vraie prise de tête improductive. L’injustice structurelle d’Israël est née avec ce type de négociations, de compromis à propos d’« une terre sans peuple pour un peuple sans terre ».
D’ailleurs où sont les peuples dans toute cette histoire ?
Pourquoi leur imposer telle ou telle spéculation sans les impliquer dans la conception de ce qu’ils vont mettre en œuvre ?
Nous sommes loin du logiciel MEDJOR.
Comment appliquer ici, la conclusion du Prologue du livre ?
Le peuple se mobilise pour une idée « sortir par le haut ».
Les managers sont au service.
Les résultats viennent, en cascade.
Les obstacles tombent. L’énergie se diffuse.