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GAZA, LETTRE OUVERTE AUX MAIRES – Réorientation des jumelages au profit des gazaouis

Chers Maires,

 

Alors qu’un peuple est massacré sous nos yeux à Gaza, les jumelages franco israéliens que vous administrez peuvent devenir des outils de paix, à condition que vous en preniez l’initiative. Le droit français et européen permet de réorienter ces accords vers une coopération décentralisée avec les Palestiniens. Plutôt que de les geler dans un silence complice ou de les maintenir dans un statu quo inacceptable, vous avez le pouvoir d’agir.

Certains d’entre vous ont déjà engagé des actions fortes. Ces initiatives méritent d’être saluées… et amplifiées.

Des actes concrets, mais encore trop contenus, trop isolés,

  • Marseille, sous l’impulsion de Benoît Payan, a voté un jumelage avec Gaza et un don de 80 000 € à l’UNRWA. Pourquoi ne pas étendre cette dynamique en réorientant le jumelage avec Haïfa vers des projets palestiniens ?

  • Lyon, avec Grégory Doucet, a honoré la mémoire de Shireen Abu Akleh, journaliste palestinienne assassinée, et s’apprête à officialiser un jumelage avec Jéricho. Réactiverle jumelage avec Beersheba au profit de Gaza donnerait encore plus de poids à cet engagement.

  • Bordeaux a gelé son jumelage avec Ashdod. Et si, plutôt qu’un gel symbolique, la ville emmenée par Pierre Hurmic utilisait ce lien pour organiser l’envoi de préfabriqués, d’eau potable et de professeurs arabophones vers Gaza, située à seulement 20 kilomètres?

  • Sous l’impulsion d’Audrey Linkenheld, Lille a accordé 25 000 € à Naplouse, sa ville jumelle palestinienne. Mais le jumelage avec Safed, suspendu depuis 2014, pourrait être réactivé et transformé en levier de solidarité.

  • Dirigée par Jeanne Barseghian, Strasbourg accorde 50 000 € à l’UNRWA, signe un jumelage avec Dheisheh, en Cisjordanie et suspend son jumelage avec Ramat Gan. Quid de transformer cette suspension en geste de solidarité vers Gaza ?

 

Le cas d’Antibes mérite une attention particulière. A l’initiative de Jean Leonetti, homme de paix et de conviction, la ville s’était engagée dans une démarche originale en impliquant son homologue israélien d’Eilat et ses contacts binationaux présents sur place pour faciliter la scolarité à Gaza. Le maire avait même prévu de mobiliser le Grand Rabbin de France et le recteur de la Mosquée de Paris. Mais depuis, rien ne s’est concrétisé. Cette initiative, pourtant prometteuse, semble s’être enlisée dans les bonnes intentions. Antibes pourrait aujourd’hui montrer l’exemple en relançant ce dialogue pour en faire un véritable levier de solidarité.

À l’antipode d’une démarche volontariste pour la paix, Christian Estrosi brandit fièrement le drapeau israélien sur le balcon de la mairie de Nice. Après des mois de polémiques, il se plie à la décision du tribunal administratif et retire les drapeaux israéliens accrochés au fronton municipal.

 

Certaines villes restent malheureusement en retrait,

  • Avec Michaël Delafosse à sa tête, Montpellier, jumelée avec Tibériade, s’est contentée après moulte débats d’une déclaration sur la paix.

  • Nancy, Mathieu Klein et son conseil municipal débattent toujours du jumelage avec Kiryat Shmona.

  • Dirigée par Cédric Van Styvendael, Villeurbanne, jumelée avec Bat Yam, collecte des fonds pour les Palestiniens via des associations locales.

  • À Grenoble, Eric Piolle laisse son jumelage avec Rehovot en sommeil – une solution minimaliste qui ne sert ni la justice ni la paix.

  • À Toulouse Jean-Luc Moudenc, à Saint-Étienne Gaël Perdriau et les 31 autres villes que se passe-t-il entre silence et débats ?

 

La société civile vous soutient, mais votre audace manque.

Les pressions sont réelles, mais l’Histoire ne pardonnera pas l’indifférence. La Corse vient de reconnaître l’État de Palestine. Syndicats, universitaires et associations réclament des actes.

11 000 maires français pourraient, ensemble, peser sur le cours des événements.

 

Vous serait-il possible d’amplifier les gestes déjà posés en y associant vos villes jumelles israéliennes.

  1. De décrocher votre téléphone pour appeler votre homologue israélien, et développer avec lui une coopération concrète en faveur des Palestiniens,

  2. De transformer les gels et suspensions en actions positives pour Gaza.

  3. De rendre ces engagements visibles, pour entraîner d’autres collectivités.

 

Le temps n’est plus aux demi-mesures. 43 maires peuvent, ensemble, briser l’engrenage de la violence.

Pour apporter mon aide en termes de mise en œuvre, j’appellerai en semaine prochaine les maires cités dans ce courrier.

Bien à vous

Adel Paul Boulad, le 12 juillet 2025

Président de MEDJOR, Francophones pour la transformation du Levant

Consultant international Diversité Performance

Auteur du livre Palestine, Fin du mécanisme du rejet. Chroniques d’un militant pour un nouvel horizon

P.S. : Cette lettre est transmise à l’Élysée et à l’AMF pour qu’ils relaient officiellement cette initiative. Les maires ne doivent pas être seuls face à cette responsabilité.

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