
Khaled Ben-Boutrif, médecin urgentiste de l’organisation PAL MED, de retour de Gaza a témoigné du désastre.
C’était à Paris fin mars 2025.
Mes échanges téléphoniques avec Mohamed, Farah, Ziad, Jihad, Iman éclairent sur leur vie quotidienne.
Pour sa part, le chirurgien irakien Mohamed Tahar vient de passer 15 mois à Gaza, cliquer ici pour voir son interview en arabe
Et cliquer ici pour l’autre interview en anglais
Dr Tahar a tenté de compenser une partie de la perte colossale de centaines de médecins, de soignants et secouristes assassinés par l’armée coloniale.
“Lors des interventions chirurgicales, par manque de compresses et de tampons pour éponger le sang, nous essorons et nous ré utilisons ce qui a servi de tampon”
Dr Mohamed Tahar, 27 février 2025
Avec les enfants, et les femmes ce groupe de professionnels du soin fait partie des cibles prioritaires dans le cadre du génocide en cours. Les snipers ne l’ont pas tué. Il a néanmoins subi des menaces et reçu une notification d’interdiction de retour à Gaza, intégré ou non dans des missions médicales.
CONSTAT HUMAIN
Maintenant, l’armée israélienne cible le personnel médical chez eux.
Les enfants décapités, immolés, démembrés, il y en a partout.
Gaza est géré par l’intelligence artificielle et les décisions de bombardement sont prises à distance avec exécution par des tanks téléguidés, des missiles et des drones. Il y a une détection systématique de l’activité sur les puces de téléphone.
100% des victimes sont des civils.
Les combattants sont soignés dans leur propre structure en clandestinité.
Le système hospitalier effondré est incapable de traiter les 350 000 patients atteints de maladies chroniques. Ils sont totalement abandonnés. Les atteintes neurologiques sont massives et sont non-traitables. Le taux de mortalité est énorme.
La malnutrition et/ou la famine, et le manque d’eau potable génèrent des carences. Ces dernières augmentent le taux d’infections et leur morbidité. Les détails des carences, aussi ceux concernant l’immunité, la dysenterie, les amputations, les traumas sont présentés sur https://medjor.net/les-thematiques/
Voir plus d’informations sur l’état de la santé et des destructions en Annexe 1, et dans les thématiques relatives à la santé sur le site https://medjor.net/les-thematiques/ « Chapitre Réparation Corps & âmes ».
LA VIE AU QUOTIDIEN
Interrogés à distance certes, d’appel en appel, les détails et les conditions de la vie quotidienne émergent. Ils convergent avec les constats d’Amnesty International et avec les quelques témoignages filmés.
SE REPOSER, DORMIR. L’angoisse est permanente vis-à-vis des enfants, et de soi-même. Des milliers de famille ont totalement été éliminées. Toutes les familles ont été atteintes par la mort d’un de ses membres, par des blessures, par des handicaps physiques. Les traumas physiques et mentaux touchent toute la population, en profondeur.
Les bombardements inopinés, aériens et terrestres, brisent le sommeil ou la tentative de repos des gazaouis.
MANGER et BOIRE. Assoiffer, affamer, tuer » est le programme israélien, nommé par le général Eiland « Starvation for Extermination ».
La destruction des châteaux d’eau, le blocus sur l’eau et l’électricité imposé par l’armée coloniale, la destruction des boulangeries et des fours à pain, l’élimination des pêcheurs et de leurs barques, le vol du bétail, la destruction des champs, des figues de barbarie, du cactus etc. a fait son œuvre.
Il n’y a ni pain, ni légume, ni fruits, ni protéines animales ou végétales, ni huile, ni citron.
Il en résulte en moyenne un repas par jour, soit une de riz ou de fèves, avec du sel.
VIE FAMILIALE et INTIME
La vie dans les décombres ou sous les tentes est un vrai défi à la patience, à la compassion. Les tensions et les violences intrafamiliales sont de mises. Faire ses besoins dans des WC-cabines à ciel ouvert disposés ici et là.
La scolarité, portée à bout de bras par la société civile, se déroule dans le même type de cadre, sous les tentes, dans les décombres.
Pour mesurer l’écart entre les priorités vue de France et celle vécues à Gaza, j’ai posté les deux panneaux ci-dessous sur les réseaux LinkedIn et Facebook.
Les réponses se sont regroupées sur les choix N°3 Boire ; 6 Manger ; 9 Calmer les tensions ; 10 Eviter les bombes et les snipers.
Au fur et à mesure de mes échanges avec les gazaoui, leur priorité est tout autre. Expulsés de chez eux, réfugiés sous une tente dans un camp entouré de gravats et de cadavres, exposés aux intempéries et aux bombardements, sans ravitaillement ni soin, entourés de chiens obèses de trop manger les cadavres, les priorités des Palestiniens sont :
La PROPRETÉ et l’ÉDUCATION.
Pour la propreté, les gazaouis se ruent sur le stock de chlore désormais rationné.
La PROPRETÉ est la base de la propreté physique et morale de soi.
C’est la DIGNITÉ de soi, le RESPECT de soi et des autres.
L’ÉDUCATION des enfants, c’est croire en l’AVENIR.
Aujourd’hui pour le Peuple Palestinien, survivant dans la promiscuité, la menace permanente, la mort omniprésente et la pénurie de tout, c’est d’expliquer l’indicible, de surmonter l’épreuve, de maîtriser les outils pour un avenir. Les enseignants survivants mettent en priorité : la langue arabe, la langue anglaise, les mathématiques.
EST-IL POSSIBLE DE TRAVAILLER À GAZA ?
La situation de l’emploi à Gaza est extrêmement difficile en raison du blocus israélien, des conflits récurrents et des conditions économiques désastreuses. En résumé, le taux de chômage en 2023-24 était de 45%, avec plus de 70% chez les jeunes. Aujourd’hui, à peine 15% ont un travail rémunéré.
85% AU CHÔMAGE
La majorité de ces 15% sont de l’ordre de l’humanitaire (UNRWA, Croix-Rouge, Croissant-Rouge, ONG locales et internationales), voire ceux relatifs à la protection du Patrimoine avec 45 emplois financés.
Le travail informel est dominant : la « débrouille ». Beaucoup survivent grâce à des petits boulots précaires tels que : vendeurs ambulants, recyclage de débris, des métaux, et du plastique pour le combustible « Solar ». Certains vivent grâce à du travail à la tâche en maçonnerie et autres réparations.
Les perspectives, sans la levée du blocus qui en est à son 2ème mois, la situation restera catastrophique. Les organisations internationales alertent sur un risque de “désespoir généralisé” favorisant l’instabilité.
La rémunération moyenne pour les 15% évoqués plus haut est tel que :
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Secteur public : 100-300 $/mois (si versé).
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ONG/humanitaire : 300-800 $/mois.
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Informel : 515 $/jour (travail intermittent).
A mettre en perspective avec le prix du kilogramme de farine, 20$/kg et celui du combustible « solar » 80$ pour une journée de fonctionnement.
Certains arrivent à organiser des espaces de travail, voir chronique Talents
Voir plus d’informations en Annexe 2 – EMPLOI
CONSTAT MATÉRIEL ET ÉPIDEMIES
Il y a un manque de moyens total.
L’armée coloniale israélienne bloque les tentatives de ravitaillement humanitaire et toute entrée de matériel médical. Cinq files sur 12 km sont en attente du côté égyptien face au passage de Rafah. Le blocus empêche le passage des respirateurs artificiels, des tentes, des ambulances, des pansements, des désinfectants, des stérilisants, des médicaments, voire les jouets pour les enfants.
En décembre 23, en mai 24 et en septembre 24, l’armée coloniale a ciblé les hôpitaux. Il y a deux hôpitaux sur 36 qui sont opérationnels. L’hôpital Kamal Adnan a été attaqué trois fois.
Aujourd’hui nous pouvons constater la destruction de 93% des bâtiments à Gaza Nord. C’est probablement la zone où il y aura le port, la logistique, etc.
La destruction des structures, les cadavres non dégagés, les chiens errants, les nuisibles en vadrouille favorisent les épidémies et leur propagation.
Voir plus d’informations en Annexe 1 – Santé et Destructions
CONSTAT LOGISTIQUE ET FAMINE
Pendant le cessez-le-feu, les israéliens laissaient passer une quarantaine de camions, par rapport aux 4-500 en « temps normal ». Les 40 résultent d’un calcul de calories, le seuil pour faciliter une famine, soft, progressive, furtive.
Donc, l’endroit est vraiment organisé pour être détruit de manière systématique. Concernant les usines de dessalements d’eau, il y en aurait 5 en Israël, 70 aux Emirats et 0 à Gaza. Il n’y a pas d’eau potable à Gaza.
Les gazaouis utilisent le combustible « solar » faire tourner des productions d’eau potable, en chauffant des cuves, des casseroles. Ils l’utilisent aussi pour alimenter des espaces de travail sous des tentes regroupant une vingtaine de PC. La société civile, entravée par des trafiquants mafieux, s’organise pour récupérer dans les décombres les composants du combustible « solar » (plastique, cartons, papiers, …). Une heure de fonctionnement avec du « solar » coûte fait 80 $ par heure.
LES AIDES ET LE FINANCEMENT DU SECTEUR PUBLIC
Des ONG sont présentes, néanmoins démunis en termes de moyen. MSF, PALMED en font partie. Ces organisations font travailler des professionnels sous contrats.
Concernant les aides financières, elles sont possibles vers les sièges des ONG en France.
Les banques françaises telles que la Société Générale, le Crédit Mutuel, etc. bloquent les virements pour la Palestine. Les virements vers la Banque de Palestine se fait via des banques tierces, par exemple aux Emirats où le donateur ouvre un compte.
Sur place, les gazaouis paient par virement. En effet, le retrait en liquide coûte plus de 30% de la somme concernée.
À part les activités informelles, il n’y a pas de secteur privé en tant que tel.
Le financement du secteur public palestinien repose sur un système fragile et politisé. Il est marqué par une dépendance extérieure (UE, USA, Qatar, Arabie Saoudite) et des tensions internes. Les ressources propres ne dépassent pas 10-15%. La volatilité des sources extérieures rend le système précaire.
De ce fait, plus de 63% des Palestiniens vivent sous le seuil de pauvreté malgré les transferts internationaux. La guerre actuelle a révélé l’insoutenabilité structurelle de ce modèle économique.
Avec une telle économie de quasi-totale dépendance, à 86% du PIB palestinien la dette est explosive. Le système bancaire dépourvu de devises est au bord de la faillite.
Cela a pour conséquence de retarder de 5-6 mois les paiements des salaires en Cisjordanie, réduits à 50-70%. Plus de 20% des fonctionnaires de l’Autorité Palestinienne ont cessé de travailler.
Voici l’analyse détaillée des flux financiers en ANNEXE 3 – Financement du secteur public
BILAN DÉMOGRAPHIE ET ÉCONOMIE
Israël a réussi à détruire non seulement le projet LAÏC Palestinien (Fath, FDLP, FPLP, OLP, AP), mais aussi la dynamique démographique et son économie.
En juin 2024, la revue médicale internationale THE LANCET estimait à 186 000 le nombre de morts. Leurs experts comptabilisent les morts directes (bombardements, snipers, …) et indirectes (ensevelissement sous les décombres non dégagés, épidémies, traumatismes physique et mental, manque de soins, …) :
Ce 18 avril dernier, la même revue a chiffré le nombre de morts à 350 000.
La prévision de 500 000 morts en fin d’année devient une évidence.
La nouvelle génération Palestinienne est en voie d’élimination, avec plus de 20 000 enfants tués et autant de femmes.
L’économie Palestinienne a été réduite à la dépendance quasi-totale, à la mendicité (ONG, Dons, Subsides, etc.)
QUE FAIRE ?
Israël semble invulnérable, étanche aux poursuites judiciaires, aux manifestations mondiales, aux nombreux insurgés juifs humanistes contre le sionisme et le génocide en cours. Son impunité semble établie pour un moment.
Est-ce que sa prise de conscience de l’impasse, de sa déshumanisation viendrait par suite d’un échec majeur ou une somme massive d’échecs en termes de : économique, sécurité, financier, sociétal, éthique, moral, militaire, …
En attendant, faire arrêter le massacre en cours à Gaza, l’ethnocide en Cisjordanie et les expulsions à Jérusalem-Est est un vrai défi.
Brigades internationales
Au cours de plusieurs réunions, j’ai pu entendre l’appel à organiser des « brigades internationales ». Les participants font référence aux actions plus engagées, notamment en Belgique. Des militants organisent des opérations « coups de poing » avec drapeaux, banderoles, des mégaphones et des tracts. Ce faisant ils bloquent ponctuellement des gares, des ponts, voire comme à UCLE l’ambassade israélienne, photos ci-dessous.
Dans ce domaine, il y a aussi le boycott des enseignes complices d’activité de soutien à Israël, notamment AXA, aussi Carrefour qui a fourni des rations alimentaires à l’armée coloniale. Cela lui a coûté la fermeture de 70 magasins en Jordanie, et dans d’autres pays (Maroc, Egypte…).
Société civile
Les autres axes d’action sont notamment :
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Activer les levier politiques pour faire arrêter la coopération économique EU-Israël,
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Détecter et faire arrêter les coopérations militaro-industrielles, hi-tech et AI entre la France et Israël
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Soutenir les initiatives de poursuites judiciaires en cours notamment en Afrique du Sud, en Grande-Bretagne, en Colombie à propos de binationaux israéliens impliqués dans des crimes contre l’humanité,
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Faciliter le télétravail à Gaza, en obtenant des contrats de sous-traitance avec GAZA TALENTS, cliquer ici
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Activer les jumelages franco-israéliens pour les réorienter au profit des gazaouis, cliquer ici en termes de,
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SCOLARITE, pour les 800 000 enfants gazaouis,
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ORPHELINS, aide aux 30 000 orphelins,
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DECLARATION COMMUNE, Paix et même droits pour tous.
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PROTECTION et SAUVETAGE DU PATRIMOINE CULTUREL et CELUI HISTORIQUE,
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INVITATION D’EQUIPE SPORTIVE PALESTINIENNE,
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Pour les aides auprès des ONG, voir les informations sur https://medjor.net/champs-daction-champs-3/
Adel Paul Boulad
Président de MEDJOR-Francophones pour la Transformation du Levant (association Loi 1901)
Consultant International Diversité & Performance
Auteur du livre, « Palestine, fin du mécanisme du rejet. Chroniques d’un militant en vue d’un nouvel horizon.
ANNEXE 1
SANTÉ ET DESTRUCTIONS
Au 560 -ème jour de génocide, le 18 avril 2025
STATISTIQUES PUBLIÉES PAR LES AUTORITES PALESTINIENNES POUR GAZA
NB Dans le texte ci-dessous laissé tel quel, le terme martyr ou martyrisé signifie « tué »
◻ (560) jours depuis le début de la guerre de génocide et de nettoyage ethnique contre Gaza.
◻ Plus de (+12 000) massacres commis par l’armée d’occupation « israélienne ».
◻ Plus de (+62 000) martyrs et disparus.
◻ Plus de (+11 000) disparus, dont des martyrs qui n’ont pas atteint les hôpitaux ou dont le sort est encore inconnu.
◻ (51 065) martyrs transférés dans les hôpitaux (selon le ministère de la Santé).
◻ (11 859) massacres commis par l’occupation contre des familles palestiniennes.
◻ (2 172) familles palestiniennes complètement exterminées et effacées du registre civil (plus de 6 180 martyrs parmi elles).
◻ Plus de (+5 070) familles palestiniennes ont été exterminées ne laissant qu’un seul survivant (plus de 9 280 martyrs parmi ces familles).
◻ Plus de (+18 000) enfants tués par l’occupation « israélienne ».
◻ (281) bébés nés et martyrisés pendant la guerre de génocide.
◻ (892) enfants de moins d’un an, martyrisés pendant la guerre.
◻ (52) martyrs morts de malnutrition et de faim, principalement des enfants.
◻ (17) martyrs à cause du froid intense dans les camps de personnes déplacées, dont 14 enfants.
◻ Plus de (+12 400) femmes martyres tuées par l’occupation.
◻ (1 402) membres du personnel médical martyrisés (selon le ministère de la Santé).
◻ (113) Martyrs de la Défense Civile tués par l’occupation.
◻ (211) journalistes martyrisés par l’occupation.
◻ (748) policiers et agents de distribution d’aide humanitaire martyrisés.
◻ (157) Attaques délibérées de l’occupation contre le personnel de sécurité de l’aide humanitaire.
◻ (7) fosses communes établies par occupation dans les hôpitaux.
◻ (529) martyrs exhumés de ces fosses communes.
◻ (116 505) blessés transférés vers les hôpitaux (ministère de la Santé).
◻ (17 000) personnes blessées ont besoin d’une rééducation à long terme.
◻ (4 700) amputations, dont 18 % concernent des enfants.
◻ Plus de (+60%) des victimes sont des enfants et des femmes.
◻ (409) journalistes et travailleurs des médias blessés.
◻ (232) abris pour personnes déplacées attaquées par l’occupation.
◻ Seulement (10%) de la bande de Gaza est considérée comme une « zone humanitaire » par l’occupation.
◻ (39 400) enfants sont devenus orphelins ou ont perdu l’un de leurs parents.
◻ Plus de (+14 500) femmes sont devenues veuves pendant la guerre.
◻ (3 500) enfants risquent de mourir de faim et de malnutrition.
◻ (22 000) patients ont besoin d’un traitement à l’étranger mais l’occupation l’en empêche.
◻ (13 000) patients ont obtenu une autorisation médicale et attendent de voyager.
◻ (12 500) patients atteints de cancer à risque de décès.
◻ (3 000) patients atteints de diverses maladies ont besoin d’un traitement en dehors de Gaza.
◻ (2 136 026) cas de maladies infectieuses dues aux déplacements forcés.
◻ (71 338) cas d’hépatite virale résultant d’un déplacement.
◻ Près de (≈60 000) femmes enceintes sont à risque en raison du manque de soins médicaux.
◻ (350 000) patients chroniques en danger par manque de médicaments.
◻ (6 633) personnes détenues par l’occupation depuis le début de la guerre.
◻ (362) membres du personnel médical arrêtés (dont 3 médecins exécutés sous la torture).
◻ (48) journalistes auraient été arrêtés.
◻ (26) membres de la Défense Civile arrêtés.
◻ Plus de (+2) millions de personnes déplacées à Gaza.
◻ (28) soupes populaires attaquées par l’occupation pour imposer la faim.
◻ (37) Centres de distribution alimentaire attaqués par l’occupation.
◻ (111 000) tentes détériorées et inutilisables.
◻ (280 000) familles ont besoin d’un abri après que leurs maisons ont été détruites.
◻ (224) Siège du gouvernement détruit.
◻ (142) écoles, universités et établissements d’enseignement complètement détruits.
◻ (364) écoles, universités et établissements d’enseignement partiellement endommagés.
◻ (13 000) étudiants martyrisés par l’occupation.
◻ (785 000) étudiants privés d’éducation.
◻ (800) enseignants et travailleurs de l’éducation martyrisés.
◻ Plus de (+150) scientifiques, universitaires, professeurs d’université et chercheurs ont été exécutés.
◻ (828) mosquées complètement détruites.
◻ (167) Mosquées gravement endommagées et nécessitant une restauration.
◻ (3) églises attaquées par l’occupation.
◻ (19) cimetières partiellement ou totalement détruits sur un total de (60) cimetières.
◻ (2 300) corps volés dans les cimetières de Gaza.
◻ Environ (≈165 000) unités résidentielles complètement détruites.
◻ Environ (≈115 000) unités résidentielles gravement endommagées et inhabitables.
◻ Environ (≈200 000) unités résidentielles partiellement endommagées.
◻ Plus de (+100 000) tonnes d’explosifs larguées sur des civils.
◻ (38) hôpitaux détruits, incendiés ou hors service.
◻ (38) hôpitaux détruits, incendiés ou hors service.
◻ (81) centres de santé hors service.
◻ (164) établissements de santé attaqués.
◻ (144) ambulances attaquées et hors service.
◻ (54) Véhicules de pompiers, de secours ou de protection civile détruits.
◻ (206) sites archéologiques et patrimoniaux détruits.
◻ (3 780) kilomètres de réseaux électriques détruits.
◻ (2 105) transformateurs électriques détruits.
◻ (1,88) milliard de kilowattheures d’électricité refusés à Gaza pendant la guerre.
◻ Plus de (+330 000) mètres linéaires de réseaux d’eau détruits.
◻ Plus de (+655 000) mètres linéaires de réseaux d’assainissement détruits.
◻ (2 850 000) mètres linéaires de rues et de routes détruits.
◻ (45) Installations sportives et stades détruits.
◻ (719) puits d’eau détruits.
◻ (+88%) du territoire de Gaza détruit par l’occupation.
◻ Plus de (+42) milliards de dollars de pertes directes estimées.
ANNEXE 2
L’EMPLOI
Les chiffres clés de 2023-2024 :
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Taux de chômage très élevé. Selon la Banque mondiale et l’OIT (Organisation Internationale du Travail), le taux de chômage à Gaza dépasse 45 % (chiffres de 2023-24), l’un des plus élevés au monde. Chez les jeunes (15-29 ans), il atteint plus de 70 %.
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Effondrement économique. Le blocus israélien (depuis 2007) limite sévèrement les importations/exportations, paralysant les secteurs agricoles, industriel et technologique. Les guerres successives (2008-9, 2012, 2014, 2021, 2023-24) ont détruit les infrastructures et les entreprises. Plus de 80 % de la population dépend de l’aide humanitaire (ONU).
-
Secteurs les plus touchés. Le BTP est très affecté par les restrictions sur les matériaux de construction. Il y a environ 40 000 tonnes de décombres. Soit environ 10 ans pour les déblayer. Pour l’agriculture/Pêche, les accès sont interdits par Israël, les châteaux d’eau ont été détruits.
Les zones agricoles sont devenues des zones militaires.
Dans le secteur de la Santé/Éducation, les salaires sont souvent impayés en raison des tensions Hamas/Autorité Palestinienne, et l’assèchement des donations à l’Autorité Palestinienne.
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Impact de la guerre de 2023-24. Après l’offensive israélienne en réponse aux attaques du 7 octobre 2023, l’économie gazouie a subi des destructions massives (usines, commerces, fermes). Le chômage pourrait approcher 75 % en 2024 selon le PNUD.
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Travail informel et sous-emploi. Beaucoup survivent grâce à des petits boulots précaires (vendeurs ambulants, recyclage de débris, des métaux, et du plastique pour le combustible « Solar »).
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Les fonctionnaires (environ 50 000 pour une population de 2 200 000 à Gaza) reçoivent des salaires irréguliers.
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Secteurs spécialisés (rares mais rémunérateurs). Technologie/télétravail : Développeurs, graphistes, traducteurs travaillant pour l’étranger (dépendant d’Internet et des coupures d’électricité).
ANNEXE 3
FINANCEMENT DU SECTEUR PUBLIC
Environ 60-65% du budget de l’Autorité Palestinienne provient du mécanisme des Clearance Revenues (Liquidation des biens). Le montant est d’environ 700 millions USD/an. Le processus revient à une collecte faite par Israël de la TVA (16%) et des droits de douane sur les biens destinés aux territoires palestiniens.
Selon les Accords d’Oslo Israël est sensé en reverser 75% à l’Autorité Palestinienne (AP). Israël retient systématiquement 25% (équivalent aux transferts palestiniens vers les familles de prisonniers).
Ce processus est totalement gelé depuis octobre 2023 (-150M$/mois). « Habituellement » comme arme politique, les retenues pouvaient atteindre 50% en période de crise.
Maintenant ces 700 millions de dollars sont réduits à Zéro.
Il reste trois sources de financement.
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L’aide internationale directe (20-25%). L’UE fournit 250M€/an via PEGASE (mécanisme de paiement des salaires). Les USA donnaient 150M$/an avant 2018. Sous Biden cela a été restreint à 75M$, uniquement pour la sécurité : répression des soulèvements par l’Autorité Palestinienne !
L’UE a suspendu ses d’aides
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La contribution des Pays arabes. Qatar : 360M$/2018-2021 (dont 30M$/mois pour Gaza) et l’Arabie Saoudite : 200M$/an (irrégulier)
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Les Ressources propres (10-15%). C’est la fiscalité locale : 1,2 milliard USD/an (dont 400M$ de TVA intérieure) et les dettes bancaires : 4,5 milliards USD (dont 2,1 milliards à la banque palestinienne).
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Financement parallèle à Gaza.