
La parole à des amis juifs
« D’après toi, quels sont les avantages et les bienfaits du sionisme pour les juifs, pour les Palestiniens, pour les voisins d’Israël, pour le reste de l’humanité ? »
Sur les quatre amis juifs sollicités, deux ashkénazes et deux sépharades, chacun a bien exprimé les avantages pour les juifs. Le plus jeune d’entre eux mentionne que cela a permis « d’éliminer la question juive pour un temps ». Force est de constater que depuis les opérations « Plomb durci » etc., l’expansionnisme outrancier-illégale en Cisjordanie, le sionisme génère une animosité internationale jusqu’à mettre les juifs du monde en danger. (Dixit Rony Brauman ex Président de MSF).
Concernant les voisins d’Israël aucun des trois septuagénaires n’a su exprimer un bienfait quelconque sauf à rejeter la faute sur l’autre. Plus habile, le plus jeune lance que le bienfait du sionisme pour ses voisins est celui « d’un très bon atout unificateur», celui d’avoir « un ennemi commun »
Aucun n’exprime un avantage ou un bienfait quelconque de l’idéologie sioniste pour le reste de l’humanité, sauf encore une fois à se justifier par le rejet de l’autre. Là c’est tourner en rond, ou se mordre la queue. Heureusement, le plus jeune démontre une certaine créativité.
« Cela a pour bienfait de mettre l’humanité devant ses problèmes de fond. Si on crée une situation pourrie dès sa création à l’autre bout du globe et qu’on la laisse s’enliser, les populations locales en récoltent les fruits, ou plutôt les bombes. Cela met aussi devant nos yeux l’incapacité de l’ONU à ingérer sur des conflits si les grandes puissantes de notre monde ne sont pas d’accord »
Convergence idéologique ?
Ce faisant, il reprend un constat que j’avais fait dans mon livre « Le tabou de l’entrisme islamique en entreprise. Guide du Manager ». J’y avais démontré que l’activisme islamique en entreprise révélait les « failles du Management ».
Etonnant, nous avons là la convergence « bénéfique » du sionisme et de l’islamisme. Ces deux idéologies seraient donc des révélateurs des défaillances des classes dirigeantes : les managers, les leaders, les dirigeants au sens large…Néanmoins les vocations de ces deux idéologies diffèrent. Comme le nazisme, le sionisme est ethno-centré, l’islamisme vise l’univers comme la plupart des idéologies récentes (libéralisme, communisme, capitalisme, maoïsme, néo libéralisme, socialisme, trotskysme, etc.).
Quel est le paradigme du sionisme ?
Dès sa création, Israël gère sa démographie avec le commandement N° 40 dicté par Ben Gourion le 25 novembre 1948 : « chassez, expulsez, tuez ». Le N°40, jamais abrogé et renforcé par 70 condamnations pour non-respect du Droit International, maintiens la fuite en avant :
LA FASCINATION DU PIRE
Comment un l’état juif pourrait-il se permettre d’être minoritaire dans le pays-ghetto qu’il a lui-même créé ?
Ça ne passe pas.
Le défi démographique le condamne à l’indicible vis-à-vis des autochtones, les Palestiniens.
NETTOYAGE ETHNIQUE & APARTHEID
Avec un tel paradigme, la fascination du pire trace la route du sionisme.
« Israël est né du péché. J’ai œuvré pour un pays criminel ».
Déclaration de Yaakov Sharett[1], à l’âge de 95 ans, le 19 septembre 2021 au quotidien Haaretz.
Erreur à la conception
Depuis quand la référence à la Bible est une autorisation d’ethnocide, voire de génocide.
Certes, le judaïsme existe depuis 3000 ans. Cependant, le sionisme est né “avant-hier”. Le théoricien Théodore Herzl et le racisme anti-juif l’ont engendré à la fin du XIXème siècle.
Force est de constater que sans l’antisémitisme le sionisme n’existerait pas.
Echec pour le choix des alliances
En 1947 pour le plan dit de partage puis en 1948 pour la création d’Israël, ceux sont 47 pays colonisateurs et leurs affidés qui votent « Pour ». Les USA reconnaissent l’état sioniste avant tout le monde, 10 mn à peine après sa déclaration. Ref Alexander Haig, cet état devient le porte-avion insubmersible (parce que sur terre) sans GI des Etats-Unis. Cette alliance compromettante rejette les trois-quarts du monde.
Echec de la trajectoire
En effet, après avoir été territorialiste (1882, “terre sans peuple pour un peuple sans terre”, puis colonialiste (en 1917 en Palestine il y avait un peuple) suivant le Plan Britannique. Ce plan amène la population juive de 6 à 32 % en moins de 15 ans, et ce avant la Shoah. Avec le commandement N°40 susmentionné, le mouvement sioniste devient ethnocide. A partir de 1948, de guerre en guerre, l’ambition sioniste « du Nil à l’Euphrate » se révèle au grand jour. Le sionisme devient expansionniste à sens unique. Le sionisme au ban des pays dits « démocratiques ». Pourtant, il se présente comme tel, et la propagande occidentale en fait de même.
L’exclusion de députés opposés au gouvernement, la maltraitance des juifs africains piqués au Depo-provera pour éviter leur renouvellement, la colonisation illégale et criminelle en Cisjordanie, le nettoyage ethnique intensif que la CIJ appelle “risque génocidaire”, font du sionisme un synonyme de fascisme.
Pour sortir de la tragédie actuelle, ne faut-il pas d’abord comprendre la dynamique du sionisme dans son implantation en Palestine ? La prochaine chronique décodera la spirale de l’échec du sionisme. Elle sera suivie par la mise en évidence du culte de l’impasse du sionisme.
Les trois diagnostics aboutiront à des préconisations opérationnelles pour créer un autre horizon utile aux juifs et aux non-juifs en Palestine.
Adel Paul Boulad, Consultant international Diversité & Performance
Auteur du livre-outil “Palestine. Fin du mécanisme du rejet. Chroniques d’un militant pour un nouvel horizon”
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