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Face à l’affichage religieux au travail, un enjeu de leadership pour les managers?

By 1 mars 2019 mai 31st, 2019 No Comments

Mon parcours en 2018 à propos du fait religieux en entreprise m’a fait rencontrer environ cent cinquante personnes. Mes interlocuteurs ont été notamment des dirigeants de PME, des cadres dirigeants de grands groupes, des DRH, des consultants, des coaches d’entreprise, des syndicalistes, des responsables de sociétés d’intérims, des directeurs d’édition.

A cette occasion, j’ai découvert notamment l’ampleur du tabou de l’entrisme islamique dans les organisations. Chaque personne rencontrée, malgré une part de doutes, de questionnement, voire de positions contradictoires, avait en fait UNE attitude dominante et remarquable.

L’histogramme ci-dessus donne la répartition en pourcentage des cinq attitudes typiques que j’ai pu relever.

  1. Responsabilité active. Environ dix pour cent des personnes rencontrées démontrent cette attitude contributive, avec une volonté de cadrer la diversité, voire une créativité pour développer des solutions et l’expression de pistes sur le « comment faire ».

  2. Victimisation active. Mon interlocuteur évitait le sujet, en le noyant dans un paquet de témoignages plus ou moins directs et de bonnes histoires à raconter. Il m’était là très difficile de briser cette sorte de conspiration des victimes en quête d’une plainte collective. L’évitement ultime se traduisait souvent par une proposition de rencontrer une personne qui « va te raconter …. » et qui « te dira …. ». Ces rencontres promises n’ont jamais eu lieu !

  3. Evitement actif. Dans ces cas, j’ai été parfois confronté à une sorte de dédain de condescendance de mon interlocuteur. Par exemple : « ce sujet-là est assez loin dans la liste des sujets auxquels je m’autorise à passer une minute, même gratuite » alors que ses RH ont totalement perdu leur légitimité en Comité d’Entreprise. Je citerai aussi le cas de ce dirigeant d’une société de service à domicile, qui au bout d’une heure d’évitement … révèle l’impact du jeûne du ramadan au travail. Son plan de production a été bouleversé par des évanouissements en cascade chez les clients. Le doublement du taux d’accident du travail l’a par ailleurs obligé à recruter un soutien intérimaire coûteux.

  4. Soumission active. Le plus naturellement du monde, mon interlocuteur glisse dans le fil de la discussion une référence à des arrangements déjà en place et « qui ne dérangent personne ». Cette attitude me rappelle celle très fréquente et de longue date en orient parmi les chrétiens, citoyens de seconde zone sur leur propre terre. Ils ont quatorze siècles d’expérience d’«arrangements qui ne dérangent personne ». Finalement, le syndicat FO (Force Ouvrière), appelé par certains de ses militants « Force Orientale » suit la même stratégie de soumission avec le « plus » de l’auto dérision. Depuis des siècles, l’humour fait aussi partie de l’arsenal de survie de la « soumission active » des non musulmans en Egypte.

  5. Irresponsabilité active. « J’attends que l’Etat gère ». En se défaussant sur l’Etat, mon interlocuteur active une belle aubaine, un bouc émissaire fréquemment utilisé ! Cette attitude serait le pendant de celle bien connue dans le monde musulman et incarnée par l’expression de plus en plus courante en France : Insha’Allah. Elle signifie littéralement « Si Dieu veut ». Avec cette autre formule, nous renforçons celle relative à l’Etat. C’est gagné, personne n’est responsable, c’est un autre qui l’est.

Face au fait religieux en entreprise, le défi de l’attitude émerge, le défi du leadership sur le « comment développer … » :

  • la performance des équipes,

  • un climat social serein, un climat désencombré de sujets inutiles et improductifs, notamment les sujets politiques et religieux ?

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